Le réalisateur/directeur de la photographie suédois Mac Ahlberg nous quitte à 81 ans, victime d’une crise cardiaque foudroyante dans la ville balnéaire italienne de Cupra Marittima.
Né le 12 juin 1931 à Stockholm, Mac Ahlberg s’est rapidement distingué comme un des chefs opérateurs les plus courus, reconnu pour son efficacité et son savoir-faire. Une vocation qui, de téléfilms nordiques (début des 60’s) à la série B Evil Bong (2006), l’amena à travailler autant sur de nombreux films de genre - plus ou moins cultes - (Ghoulies, House II, M.AL., mutant aquatique en liberté, …) que quelques succès publics et critiques (Piège en eaux troubles, Le flic de Beverly Hills III). Un parcours qui l’amena à devenir le directeur photo officiel de Stuart Gordon, depuis le classique Re-Animator (1985) jusqu’au percutant King of the Ants (2003), en passant par le Lovecraftien From Beyond (1986) ou la sci-fi de Space Truckers (1996).
Il inaugura sa carrière de réalisateur avec le film de gangsters Hoodlums (1979), avant de s’attaquer au genre qui nous intéresse, livrant des œuvres tout ce qu’il y a de plus mémorables, empreintes d’une sensibilité érotique toute nordique. Une orientation esquissée dès l’assez anodin Moi, une femme (1965) et prolongée par quelques soft porn (la comédie égrillarde Fanny Hill, La cavaleuse au corps chaud), avant le grand saut vers le hard (Nana - alias Poupée d’amour, adapté du roman d’Emile Zola, Allez les filles, Flossie, Justine et les autres, L’Emprise des Caresses - connu sous le nom de Bel Ami et librement adapté de Maupassant, ou encore Molly, l’ingénue perverse).
Ahlberg, qui livrait ses œuvres les plus explicites sous le nom de Bert Torn, croisa par deux fois la route du grand Harry Reems (Flossie, Justine et les autres, Bel Ami) - un des acteurs récurrents du grand Gerard Damiano - et nous lègue une œuvre de formaliste, sensuelle et subtile ; parcourue d’un intense souffle érotique qui n’a pas de prix.