Attaquée par deux associations féministes, les Chiennes de garde et Osez le féminisme, la SNCF a dû fermer son site parodique porno après une décision de l’instance de régulation de la publicité.
Les as du marketing ferroviaire doivent l’avoir mauvaise. Leur site parodique, 28max.com, destiné à vanter les mérites de leur carte jeune, vient d’être fermé à la demande du jury de déontologie publicitaire, instance professionnelle destinée à statuer sur les plaintes portant sur des messages publicitaires. Elle vient de donner raison aux Chiennes de garde et Osez le féminisme, deux associations féministes qui ne goûtaient pas l’humour très en dessous de la ceinture des créatifs à l’origine du site destiné à faire du buzz coûte que coûte. Pour les deux associations, le site "contrevient à la dignité humaine et à la dignité des femmes".
« C’est le meilleur coup de l’année. » « Elles expérimentent ensemble de nouvelles sensations. » Des textes, des images et des couleurs volontairement suggestives et des contenus à l’esthétique porno, la SNCF voulait se la jouer coquine pour draguer les jeunes, en espérant que ça la rende cool. «Mais jusqu'où ira-t-elle pour seulement 10 euros ?» était une des phrases que l’on pouvait lire sous des images représentant des vidéos floutées. C’est vrai que l’ensemble n’était pas du meilleur goût bien que le voyage en question ne soit qu’un malheureux Reims-Paris et pas une proposition de rapports sexuels tarifés.
« Comment comprendre que des annonceurs rémunèrent une fortune des créatifs (?) pour produire des campagnes qui suscitent avis et commentaires négatifs de la part des internautes, et qui, du coup, contribuent à dégrader leur image », peut-on lire sur le site des Chiennes de garde. On ne peut que leur donner raison et même aller un peu plus loin car la cible en question, celle de la carte jeune, est les 12-27 ans. (La carte Jeune 18-27 est accessible et valable à partir de 12 ans, pour des voyages, jusqu'à la veille des 28 ans. Source SNCF). Le vrai scandale est bien là.
Pire que le machisme digital et l'atteinte à la dignité des femmes, la mise en ligne d’un site publicitaire à l’esthétique porno pour draguer des enfants semble tellement ahurissant que l’on se dit que certains créatifs n’ont plus aucun sens commun, même constat pour ceux qui ont validé le projet au sein de la SNCF.