Le Kompromat, nouvelle version de la « Caméra cachée » dans la démocratie Poupou 2.0, demeure l’une des armes favorites des services de renseignement russes. Combien sont-ils à être tombés sous les charmes de bombinettes dans ces « pièges à glands », aussi souriez… vous êtes niqués !
Les bonnes vieilles méthodes, il n’y a que ça de vrai, et ce n’est sans doute pas Vladimir Poutine qui me dira le contraire. Pour éliminer les opposants, une solution : utilisez les techniques estampillées « FSB ». Piégez, à loisir, une luxueuse chambre d’hôtel ou un appartement, et réalisez, certes, peut-être pas la sextape du siècle, mais juste de quoi torpiller vos adversaires de manière radicale.
C’est vrai qu’avant, les services secrets utilisaient des méthodes, disons, plus… expéditives. On se souviendra de la méthode allemande « Baader », dite du suicide par balle unique dans la nuque, pour laquelle des talents de contorsionniste sont fortement conseillés. Mais en France, nous ne sommes pas en reste, car nous aussi avons du talent. Prenez un ministre, arrangez vous pour qu’il se colle à lui même plusieurs pains dans la tronche et qu’il finisse par décéder dans dix centimètres d’eau… et vous obtenez l’affaire Boulin. Nous n’évoquerons pas ici l’opération « Bateau coulé », qui en 1985, dans le port d’Auckland en Nouvelle-Zélande, a on ne sait pour quelle raison, brouillé l’entente cordiale qui existait alors entre Greenpeace et la DGSE.
LE KOMPROMAT, C’EST MADE IN KGB
Mais aujourd’hui, tout ça c’est dépassé, vive le kompromat ! Moins salissant physiquement que l’élimination. Pourquoi tenter d’organiser un faux meurtre maquillé en suicide ? C’est compliqué, ça demande une certaine logistique et, même si la population est d’une crédulité hors-norme, il lui en faudra beaucoup pour avaler que n’ayant pas le gaz, il met sa tête dans une bassine d’eau, elle-même à l’intérieur d’un four électrique, le tout, les mains attachées dans le dos.
Kompromat, en russe, signifie : « avoir des dossiers sur… ». Alors, certes, la méthode n’est pas neuve, mais elle a l’avantage d’avoir prouvé son efficacité, à plusieurs reprises, par le passé.
EX-SPAM DES SIXTIES…
Retournons si vous le voulez bien [si vous ne voulez pas c’est pareil, c’est ma rubrique], en ces riantes années soixante, époque bénie des dieux, où Ursula Andress illuminait alors les spectateurs de son bikini blanc dans James [Bande] 007 contre Dr No.
À l’époque, où le grand Charles était encore aux commandes de la nation, l’ambassadeur de France, Maurice Dejean, alors en poste à Moscou, se fait piéger, comme un con, par les services du KGB, sur ordre de Nikita Khrouchtchev. Et quelle méthode ont-ils utilisé pour le faire tomber ? Ils lui ont collé dans les pattes et sur le chibre, une petite bombe soviétique : Larisa Sobolevskaya, plus connue en tant que : Larisa Kronberg. Elle séduit Dejean, couche avec… Ciel, mon mari ! Micha ! Retour kasbah pour Dejean, entretien avec de Gaulle : « Alors Dejean, on couche maintenant ? » Moralité : À la retraite ! On pourra dire que la soirée de l’ambassadeur ne fut pas un succès.
Même époque, Londres. Christine Keeler, danseuse « seins nus » a une aventure avec le secrétaire d’État à la Guerre britannique, John Profumo, mais liée à Evgueni Ivanov, attaché militaire de l’ambassade d’Union soviétique, leur idylle prend fin sur intervention du MI-5. Scandale ! Et en pleine guerre froide, ça a jeté un froid dans les rela-tions diplomatiques ! Pour le KGB, la formation de ces jeunes patriotes ou « hirondelles », filles un peu salopes et ne reculant devant rien pour la grandeur de la mère patrie, devint une absolue nécessité.
DU ALL INCLUSIVE ! SERVICES [SECRETS] COMPRIS
Mais avançons un peu dans le temps. 1989. Un mur s’effondre et tout un bloc à sa suite. Bye bye Mikhaïl Gorbatchev et avènement de l’aviné Boris Eltsine, premier président de ce qui deviendra la Fédération de Russie. En 1999, il se retrouve mêlé dans un bon petit scan-dale de corruption, l’impliquant lui, et surtout ses deux filles [Elena Okulova et Tatiana Diatchenko] qui auraient touché des pots-de-vin. Une enquête est alors diligentée contre lui par le procureur de la Fédération de Russie : Yury Skuratov. Elsine place alors aux commandes du FSB [nouveau KGB] un jeune et obscur lieutenant-colonel de 44 printemps [de Prague] : Vladimir Poutine. Et vlan ! en plein journal du soir sur la première chaîne d’État, explose une sextape où le proc s’envoie en l’air [mais quel titre pour un boulard, hein !] avec deux jeunes et jolies femmes. Ah ! ça calme, hein ! Effectivement, il en a démissionné et bien évidemment, l’enquête sur Elsine… bah on ne sait pas chef, on a paumé le dossier…
Et depuis, combien de DSQ sont tom-bés dans ce « piège à glands » ? Vous me passerez l’expression. Non mais vous avez vu la tronche des mecs ? Si le pouvoir attire, il y a peut-être des limites, non ? Alors quand deux bombasses les draguent et font tout dès le premier soir pour finir au plumard, ils voient rien venir. Ils foncent… mais alors, droit dedans ! Et allez ! Une petite turlutte, un petit plan à trois et après… Bonjour ! c’est « Surprise sur prise ! » Avec Mikhaïl Belivitch, la version russe du Québécois Marcel Béliveau.
Rappelez-vous. 2010. Anna Chapman, celle que l’on a surnommée la « nouvelle Mata Hari », s’est fait gaulée par le FBI. La petite bombe travaillait en réalité pour le FSB. Dès que la nouvelle de son expulsion du territoire américain a été connue, tonton Poupou lui a promis « un avenir éblouissant ». Eh oui, en Sibérie, le soleil se reflète dans la glace.
GOLDEN SHOWER À LA TRUMP TOWER !
Et qui c’est qui se serait fait gauler récemment ? Donald ! Pas le coin coin des studios Disney, mais le Dingo de la Maison Blanche. Moscou aurait fait preuve d’ingérence [comme si la maison Russie, utilisait ce genre de pratique…] dans la dernière campagne présiden-tielle américaine. « Tout doux Dinky » et sa coupe de cheveux en tétraèdre à géométrie variable se serait envoyé en l’air, en 2013, avec deux prostituées russes [bon, deux bombes, quoi] et se serait offert, pour l’occasion, une petite douche dorée [Golden shower à la Trump tower, la nouvelle produc-tion des studios Kink]. D’ailleurs, Larry Flint, le roi du porno made in USA et accessoirement fondateur du magazine Hustler, a d’ores et déjà décidé d’offrir dix millions de dollars à la personne qui pourrait lui fournir cette « mythique » sextape. Déjà, pour la mettre en ligne sur le site Internet maison, et provoquer rapidement la destitution du « Dumber one » Américain [cette fameuse pro-cédure d’empeachment, dont tout le monde cause en ce moment].
UNE BELLE PELLE POUR NATALIA PELEVINA
Mais si pour l’instant, Moscou et Washington s’insurgent de cette pra-tique qui n’a, bien évidemment, jamais eu la moindre existence, nombre de journalistes d’investigation dénoncent déjà une méthode bien d’actualité. En 2016, Natalia Pelevina, une des mili-tantes du parti d’opposition Parnas, se retrouve exposée pendant les actualités de la chaîne NTV [dont le propriétaire n’est autre que la société d’État Gazprom-Media] en compagnie du leader du parti et ancien Premier ministre, Mikhaïl Kassianov, dont elle est l’assistante. Alors là, on n’est pas dans le cadre d’un hôtel de luxe, mais directe-ment dans l’appartement de Kassianov, qui a été piégé [caméras, micros, etc.]. Bien évidemment, dans la foulée, c’est toute la bien-pensante société russe qui se déchaîne sur les réseaux sociaux contre les deux membres de l’oppo-sition. De plus, si cette sextape fait des ravages personnels pour les deux piégés, politiquement parlant, c’est la cata ! Car c’est toute l’opposition qui explose. La vidéo a été diffusée six mois avant l’élection présidentielle et, au-delà de la petite partie de jambes en l’air, ce sont surtout les propos de Natalia Pelevina sur le leader de l’autre parti allié à Parnas, Alexeï Navalny qui ont mis le boxon : « C’est une grosse merde, en tant qu’homme, en tant que partenaire, c’est une merde. »
AVEC MOOMOO ON EST JAMAIS MOU…
Certains font même leurs choux gras de la technique, comme Ashot Gabrelyanov, un pro-Poutine, patron du site populaire de vidéos trash Lifenews. Chez lui, du moment que l’on est du bon côté, pas de soucis à se faire, mais par contre, si vous êtes dans l’opposition, gare à vos miches, elles risquent de se retrouver en direct au 20 heures. Adjoignez à ça les armes redoutables du FSB pour faire tomber ceux qui ne seraient pas raccord avec big chief, les bombes anatomiques du style Ekaterina Gerasimova, plus connue sous les sobriquets de Katya ou de Moomoo, call-girl de luxe qui a piégé plus d’une dizaine d’adversaires du pouvoir. Elle en a fait tomber des écrivains, journalistes, humoristes, chercheurs ou politiques qui gênaient le maître du Kremlin. Faut dire qu’elle déchire grave, la miss et même si elle travaille pour les services secrets, bah on se laisserait bien tenter par une petite sextape dans son plumard !
Aussi, je me permets de proposer ma candidature à la DST, à la DGSE et à Matignon afin d’aller, au service de la Patrie, révéler les secrets du sous-marin le Crapouillot, tellement indétectable que même l’équipage ignore où il se trouve à la surface du globe. Le tout filmé, car quitte à se faire baiser, autant le faire en beauté !
Retrouvez la suite de cet article dans le magazine Alessandra Jane : bons baisers de Russie
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